pathologies osseuses

1. Fractures de stress

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1.1 Synonyme : Fracture de fatigue

1.2 Facteurs favorisants

  • Pied plat/pied creux.
  • Arrière-pied valgus/Avant-pied varus.
  • Problèmes osseux.
  • Différence de longueur des membres inférieurs.
  • Entraînement sur surface dure.
  • Augmentation de l’intensité de l’entraînement trop rapide.
  • Entraînement continue même sous présence de douleurs.
  • Nutrition mal équilibrée.
  • Pas assez de temps de récupération entre les entraînements ou compétitions.

 

1.3 Etiologies : deux théories

La première théorie défend le concept de la fatigue musculaire. La musculature surpasse le seuil de la charge maximale et ne peut donc plus soutenir les os lors des chocs quand le pied touche le sol. Le squelette devra emmagasiner seul les contraintes ce qui va mener à la fracture si le seuil toléré est dépassé.

La deuxième théorie dit que les muscles vont déformer certains os auxquels ils sont attachés. Le triceps par exemple serait capable de déformer le tibia comme un arc. Des contractions répétées vont faire que la résistance naturelle sera dépassée. La conséquence en sera une fracture.Ce qu’on peut néanmoins affirmer est que la fracture de fatigue est l’effet d’une surutilisation. C’est une pathologie très fréquente dans le saut.

1.4 Localisation

Une fracture de stress peut atteindre os suivants (dans le cas du sauteur en hauteur):

  • os naviculaire (15% des fractures de stress )
  • métatarsiens 2 et 3 (au niveau de la diaphyse ; 16 à 20% des fractures de stress ).
  • Tibia (au milieu de la diaphyse, face antérieure ; 44 à 50% des fractures de stress ).
  • Fibula (dans le tiers supérieur).

 

1.5 Mécanisme d’action

Deux phénomènes existent. Soit après l’attaque-talon, le sportif ne montre aucun amortissement. L’onde de choc se propage et à long terme, l’os ne peut plus résister et cède donne lieu à une microfracture. Ceci peut très bien se passer au niveau des os longs comme le tibia par exemple.Les fractures de fatigue du naviculaire sont dues à des tractions répétées et excessives au niveau du tubercule (insertion du muscle tibial postérieur). Une pronation tardive va encourager cet événement.

 

1.6 Tableau clinique

  • Pendant la première semaine, les douleurs apparaissent pendant l’activité mais disparaissent au repos. Si l’intensité du sport est augmentée, les douleurs deviennent plus intensives. Une douleur sourde persévère au repos et souvent pendant la nuit.
  • La palpation peut montrer une sensibilité au niveau de la fracture ainsi qu’un oedème localisé.

 

1.7 Examens complémentaires

  • Radiographie : le cliché simple est normal au début et ne montre une induration autour de la fracture qu’après 10 à 15 jours.
  • Scintigraphie au technétium 99: il y a une hyperfixation (voir flèche) du produit de contraste au niveau de la fracture. Cet examen est positif depuis le début.

 

1.8 Traitements

- Traitement médical

  • Repos sportif.
  • Le médecin peut plâtrer la jambe pour deux à six semaines si la fracture se situe au niveau du tibia ou de l’os naviculaire afin d’accélérer le processus de la guérison.

- Traitement podologique

  • Il consiste en un traitement par semelles fonctionnelles visant à écarter les problèmes biomécaniques causaux.

- Traitement préventif

  • Augmenter l’intensité sportive progressivement.
  • Faire attention à une nutrition correcte (intégrer des aliments riches en calcium).
  • Utiliser des chaussures en bon état.
  • Si des douleurs ou gonflements apparaissent, arrêter l’activité sportive en cours de suite. Du repos pour quelques jours est préférable.

 

 

2. La périostite tibiale

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2.1 Définition

« Une périostite correspond à un syndrome de surmenage microtraumatique siégeant le plus souvent au niveau de la crête tibiale, à la face antéro-médiale ou au bord médial du tibia.[…] »

2.2 Mécanisme d’action

La périostite tibiale est due à des tractions excessives sur les zones d'insertions des muscles entraînant un phénomène inflammatoire du périoste. L’inflammation survient suite à une surutilisation des muscles extrinsèques du pied à savoir le tibial postérieur, le long fléchisseur des orteils et le soléaire. Une pronation excessive peut provoquer un étirement anormal de ces muscles et causer une tension au niveau de leur insertion sur le périoste. La périostite fait son apparition en début (reprise trop brutale de l’activité) ou en fin de saison (accumulation de fatigue). Souvent, la périostite est une étape a priori d’une fracture de stress.

 

2.3 Facteurs favorisants

  • Echauffement et étirement insuffisants.
  • Entraînement sur surfaces dures.
  • Augmentation de l’intensité de l’entraînement trop importante.
  • Hyperpronation.
  • Rotation tibiale externe augmentée.
  • Genou valgum ou varum.
  • Inégalité de longueur des membres inférieurs.
  • Déshydratation.

 

2.4 Tableau clinique

  • L’anamnèse reprend un certain nombre de facteurs favorisants.
  • Douleur mécanique présente lors de l’activité et disparaissant assez rapidement après le repos (sauf forme chronique).
  • Tuméfactions palpables. Lors de pression à ces endroits les douleurs ressenties lors du sport sont recrées.
  • Douleur lors de la contraction musculaire contre résistance.

 

2.5 Diagnostic différentiel

  • Tendinopathie du tibial postérieur.
  • Tendinopathie du triceps sural.
  • Syndrome des loges.
  • Tendinite du tibial antérieur.

 

2.6 Examens complémentaires

  • Radiographie de profil, de face et de ¾ : souvent normale, elle peut montrer un épaississement au niveau du périoste.
  • Scintigraphie au technétium 99 : il y a une hyperfixation localisée au niveau de la douleur (voir flèche schéma 1).

 

2.7 Traitements

- Traitement médical

  • Prescription de repos sportif entre deux semaines et deux mois selon la gravité.
  • Infiltration d’anti-inflammatoires.

- Traitement kinésithérapeutique

  • Cryothérapie.
  • Diminuer les tensions musculaires (exercices des stretching, crochetage).

- Traitement podologique

  • Réalisation de semelles fonctionnelles ayant pour but limiter la pronation et donc diminuer les tensions musculaires.

- Traitement par le sportif

  • Application de gel anti-inflammatoire.
  • Augmenter l’hydratation si nécessaire.
  • Adapter l’entraînement.
  • Eviter les surfaces trop dures.

 

 

3. Syndrome algique fémoro-

patellaire

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3.1 Définition

« Le syndrome rotulien est un ensemble de symptômes en relation avec une atteinte des cartilages de la rotule, qui est un petit os de forme plate, présentant une certaine mobilité, situé à la partie antérieure (avant) du genou. Dans ce syndrome, il existe également une atteinte des cartilages du fémur qui se trouve en regard de la rotule, par l'intermédiaire de la trochlée. »

 

3.2 Etiologie

  • Genoux valgum avec un angle Q supérieur à 15° ; l’angle Q étant l’angle mesuré entre le tendon patellaire (entre pointe de la patella et tubérosité tibiale antérieure) et l’axe longitudinal de la jambe (entre l’épine iliaque antéro-supérieure et milieu de la base de la patella)
  • Hyperpronation avec endorotation tibial (le plus fréquemment)
  • Anomalie de morphologie de la rotule ou de la trochlée.
  • Muscle vaste externe trop fort.
  • Puissance musculaire du muscle vaste interne insuffisante.
  • Surentraînement/hypersollicitation.
  • Poussée de croissance.
  • Patella alta (=rotule en position trop haute).
  • Patella hypermobile.
  • Torsion tibiale ou fémorale anormale.

 

3.3 Mécanisme d’action

On tient à exposer un phénomène très fréquent du syndrome fémoro-patellaire. Pendant le mouvement de pronation, la jambe subit une rotation interne alors que trois des muscles qui constituent le quadriceps tirent la rotule sur le côté. Le vaste médial tire à lui seul la rotule vers le milieu. La rotule va se luxer respectivement se subluxer en dehors et alors frotter contre le condyle externe du fémur. La présence de genoux valgum et d’une faiblesse du vaste médial ne va améliorer les faits. L’importante contrainte pendant certains sports va évidement augmenter la sollicitation au niveau du cartilage de la rotule et du fémur.

 

3.4 Tableau clinique

Les douleurs sont situées derrière la rotule et en avant de la trochlée du fémur lors :

  • de la course.
  • de la descente des escaliers.
  • de l’adoption d’une position assise avec les genoux fléchis (signe du cinéma). Une certaine raideur est ressentie au moment de se lever.
  • de la position accroupie.
  • de la palpation de face latérale et médiale de la patella.
  • du plaquage de la rotule sur la trochlée. Un sentiment de grincement lors de la mobilisation peut manifester une chondromalacie*.

 

3.5 Examens complémentaires

  • Radiographies de face et de profil.
  • Scintigraphie au technétium 99.
  • Scanner.

 

3.6 Traitements

- Traitement médical

  • Prescription d’antalgiques.
  • Prescription d’une genouillère avec un « trou » pour la rotule pour essayer de la tenir en place.

- Traitement podologique

  • Réalisation d’orthèses fonctionnelles qui limitent la pronation excessive et donc aussi l’endorotation. Elles vont aligner le membre inférieur et réduire les frottements fémoro-patellaire et tibio-patellaire.

- Traitement kinésithérapique

  • Renforcement musculaire du vaste médial du quadriceps.
  • Etirement du quadriceps.