Diabete et pied diabétique

LE DIABETE

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est une maladie chronique due au fait que l’organisme ne produit plus ou pas assez d’insuline, ou au fait que les cellules de l’organisme ne réagissent plus suffisamment à l’insuline. Produite par le pancréas, l’insuline est une hormone qui aide l’organisme à faire parvenir le glucose sanguin dans les cellules du corps. Actuellement (en 2007), le Grand-Duché de Luxembourg compte environ 16.000 diabétiques (prévalence de 3,5%) dont 3.000 de type I (0,73%).

 

Les différents types de diabète selon la classification de l’OMS

  • Diabète insulinodépendant (type I)
  • Diabète non-insulinodépendant (type II) obèse
  • Diabète non-insulinodépendant (type II) non-obèse
  • Diabètes secondaires
  • Diabète gestationnel
  • Diabète MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young)

 

Les facteurs favorisants du diabète

  • Âge + de 40 ans
  • Surcharge pondérale
  • Facteurs héréditaires
  • Facteurs familiaux
  • Facteurs viraux
  • Tension artérielle élevée
  • Grossesse

 

Les symptômes du diabète en cas d'hyperglycémie

(taux de sucre dans le sang trop élévé)

  • Somnolence
  • Fatigue
  • Langue sèche
  • Soif
  • Polyurie
  • vomissements

 

Les symptômes du diabète en cas d'hypoglycémie

(taux de sucre dans le sang trop bas)

  • Changement de caractère
  • Maux de tête
  • Fatigue
  • Pâleur
  • Transpiration
  • Tremblement
  • Faim
  • Vue trouble
  • Vertige

 

Le traitement à l’insuline

L’insuline est une hormone polypeptidique. Actuellement, la plupart des préparations d’insuline sont à base d’insuline humaine biosynthétique obtenue par la technologie de l’ADN recombinant. Elles sont dosées à 100 UI d’insuline / ml et diffèrent par leur rapidité et durée d’action.

 

Les effets indésirables de l’insuline sont

  • Métaboliques : l’hypoglycémie induite par une dose trop élevée ou une ingestion calorique inadéquate est la complication la plus fréquente et la plus sérieuse du traitement à l’insuline. Elle doit être évitée le plus possible par une bonne information du patient. Lorsque l’hypoglycémie est sévère, un coma ou la mort peuvent se produire si le patient n’est pas traité avec du glucose
  • Immunologiques : l’insulinothérapie peut entraîner la formation d’anticorps circulants qui neutralisent une partie de l’insuline injectée mais la résistance immunologique à l’insuline est rare.
  • Locaux : réaction allergiques cutanées et lipodystrophiques aux sites d’injection.

 

Le traitement médicamenteux (= traitement oral)

Ces médicaments sont les Sulfamides Hypoglycémiants (par ex.DIAMICRON®, GLURENORM®), les Biguanides (par ex.GLUCOPHAGE®, METFORMINE®) et les Inhibiteurs des alpha-glucosidases (acarbose : GLUCOBAY®). L’acarabose inhibe les a-glucosidases au niveau de la muqueuse de l’intestin grêle, retardant la digestion de l’amidon et du saccharose. Il est ingéré avec la nourriture et provoque une diminution de l’hyperglycémie post-praniale.

 

Les complications aigues

L'hyperglycémie

(=taux de sucre élevée dans le sang ; glycémie > 200 mg / dl)

Un taux élevé de glucose dans le sang ne doit jamais être pris à la légère, car une teneur en sucre élevée et persistante augmente le risque de complications à long terme.

Causes possibles d’ hyperglycémie :

  • médication insuffisante (insuline ou médoc)
  • alimentation trop abondante (glucides)
  • manque d’exercice
  • maladie
  • stress

L'hypoglycémie

(= chute rapide du taux de sucre dans le sang; glycémie < à 60 mg / dl)

Causes possibles d’une hypoglycémie :

  • repas omis ou oublié
  • exercice physique imprévu ou plus intense que habituellement
  • alcool
  • injection excessive d’insuline
  • trop d’hypoglycémiant oral
  • changement du schéma d’insuline habituel (événement spécial)
  • changement du site d’injection (modification de l’absorption)

 

Coma hypoglycémique

(= coma agité, d’apparition brutale et qui peut mimer une crise d’épilepsie)

Diagnostic : dosage glycémie


Cétose et acidocétose diabétique

(concerne surtout le diabète type I suite à une carence en insuline)

Causes possibles:

  • dose insuffisante d’insuline
  • arrêt du traitement d’insuline
  • infection
  • infarctus du myocarde
  • facteurs de stress

Diagnosic cétose :

  • hyperglycémie
  • acétone urines
  • soif
  • polyurie

Diagnostic acidocétose :

  • hyperglycémie
  • acétonurie
  • acidose métabolique (diminution pH artériel et HCO3-)
  • déshydratation
  • dyspnée
  • haleine acétonique
  • troubles de conscience
  • douleurs abdominales
  • nausées
  • vomissements

 

Coma hyperosmolaire

Sont le plus souvent concernés diabète type II et sujets âgés

Diagnostic coma hyperosmolaire

  • glycémie souvent > 800 mg / dl!
  • déshydratation + +
  • sans acidose

 

Acidose lactique

Diagnostic acidose lactique :

  • fatigue
  • douleurs musculaires
  • acidose sévère

Remarque: La mortalité en cas d'acidose lactique est de 50 %.

 

Complications chroniques

  • Angiopathies (microangiopathies et macroangiopathies): concerne les problèmes d'irrigation des tissus par les vaisseaux sanguins
  • Neuropathie (périphérique et/ou autonome): concerne les problèmes du système nerveux
  • Infections

 

Résumé

  Diabète Type I Diabète Type II
Fréquence relative 10 – 15 % 85 – 90 %
Antécédents familiales 10 % > 50 %
Âge du début souvent < 30 ans souvent > 40 ans
Mode du début « brutal » progressif
Poids Normal Excessif
Symptômes + + + + / -
Réserves en insuline Non Oui
Traitement
  • Régime
  • Insuline
  • Régime
  • Hypoglycémiants oraux
  • Insuline

 

 

LE PIED DIABETIQUE

Nous savons que c’est l’hyperglycémie chronique – excès de sucre dans le glucose dans le sang pendant des mois et des années – qui est facteur causal principal des complications secondaires du diabète. Parmi les complications « classiques », la maladie du pied diabétique n’est malheureusement pas encore suffisamment connue alors qu’il s’agit d’un problème fréquent qui peut être grave s'il n’est pas pris en charge rapidement et correctement.

 

Pourquoi un diabétique peut-il avoir un problème au pied ?

Le pied du patient diabétique est une partie de son corps où plusieurs complications du diabète peuvent avoir des effets directs et cumulés.

L’atteinte des fibres nerveuses (polynévrite) va causer :

  • une modification de la forme des pieds : pieds plats avec orteils en marteau (griffes), hallux valgus, pied de Charcot. Ces déformations vont entraîner des points de pressions anormaux avec callosités à la plante du pied et des lésions de frottement au niveau des orteils.
  • une diminution de la sensibilité au niveau des pieds de telle sorte qu’un patient diabétique pourrait se blesser (lors d’une marche pieds-nus ou avec des chaussures inadéquates) ou se brûler (bain chaud, bouillotte, couverture chauffante, …). Une callosité ou une lésion de friction sont donc des signes d’alerte importants mais souvent banalisés parce qu’il n’y a pas de douleur. Ces lésions et callosités pourraient évoluer vers un véritable ulcère (mal perforant plantaire ou ulcère de friction) qui risque de s’infecter et d’entraîner une infection des os du pied (ostéite).

L’atteinte des artères (artérite) provoque une moins bonne vascularisation des pieds et peut causer :

  • l’apparition de lésions classiques d’artérite : d’abord ischémie (aspect bleu-violet d’une partie du pied et/ou des orteils) puis gangrène (lésion noirâtre)
  • le retard de cicatrisation de certaines plaies ou lésions chez un patient avec atteinte d’artérite importante.

Ces lésions d’artérite (y compris la gangrène) peuvent être non-douloureuses chez certains diabétiques parce qu’ils sont également atteints d’une polynévrite pouvant supprimer toute sensation au niveau du pied.

Remarque : Une lésion qui ne fait pas mal est au moins aussi dangereuse qu’une lésion qui fait mal!

 

Index de vulnérabilité du DESG

(Diabetes Education Study Group)

Le risque de lésion du pied est important chez un patient diabétique s’il présente un des critères suivants :

  • Grand âge ou longue durée du diabète
  • Antécédents d’ulcère ou de lésion du pied
  • Signes cliniques de neuropathie et/ou d’insuffisance vasculaire
  • Présence d’une rétinopathie ou d’une néphropathie
  • Mauvais soins du pied
  • Contexte psychosocial défavorable

 

Comment prévenir l’amputation chez un patient à risque

  • Équilibre du diabète
  • Éducation des patients à risques
  • Traitement immédiat des plaies et prévention des récidives

 

L’hygiène des pieds

  • Laver les pieds chaque jour, dont 2x par semaine avec Isobetadine® Savon Germicide
  • Contrôler la température de l’eau avec la main ou avec un thermomètre (36-37°C)
  • Éviter les bains de pieds trop longs (> 5 min.)
  • Bien sécher les pieds notamment entre les orteils
  • Changer de chaussettes tous les jours, préférer les chaussettes en laine ou coton sans couture
  • Aérer les chaussures

 

L’inspection des pieds doit :

  • Être quotidienne
  • Être minutieuse (mettre ses lunettes, utiliser un miroir ou se faire aider)
  • Être complète (plante des pieds, dos des pieds, espaces interdigitaux, ongles) où l'on recherche les lésions, les callosités, les fissures, les mycoses, les modifications de coloration.

 

Le traitement préventif des lésions des pieds est:

  • Réduire les callosités et durillons à l’aide d’une pierre ponce. Ne jamais utiliser des ciseaux ni de lame
  • Appliquer quotidiennement une crème grasse (excepté entre les orteils) afin de prévenir les callosités et les fissures
  • Afin d’éviter les ongles incarnés, couper les ongles au carré avec des ciseaux à bout rond
  • Limer les ongles avec une lime en carton
  • Consulter un podologue pour traiter les cors, durillons, oeil-de-perdrix, ongle incarné,...

 

Éviter tout traumatisme donc:

  • Pas de chaussures ouvertes
  • Inspecter systématiquement avec la main l’intérieur de la chaussure avant de l’enfiler
  • Éviter la « chirurgie de salle de bain » : prohiber l’auto-traitement par instrument inadaptés et/ou dangereux
  • Ne jamais marcher « pieds nus »
  • Ne pas utiliser du matériel chauffant à proximité des pieds (bouillotte, couverture électrique, proximité du poêle, radiateur, …)

 

Les chaussures doivent être :

  • Parfaitement adaptées à la forme du pied
  • Sans aspérités (ne pas avoir de couture agressive) et fabriquées en matière souple
  • Suffisamment longues et larges, et assez profondes pour laisser de l’espace aux orteils
  • Adaptées aux activités quotidiennes

 

Le traitement podologique

Nous avons à notre disposition plusieurs techniques conservatrices telle que l’orthonyxie, l’orthoplastie, l’onychoplastie et les semelles. Suivant les problèmes rencontrés, le podologue pourra faire usage d’un ensemble de techniques.